• Faut imaginer... une instit enceinte... pas prévisible du tout, le congé maternité? Donc elle est en congé dès le lundi, mais la remplaçante n'arrivera que à partir du jeudi. Une instit absente, une!

    Et puis une instit qui a la gastro, et donc se déclare pâle...

    Et puis une troisième qui doit faire face au décès d'un proche dans sa famille... pas remplacée depuis une semaine déjà...

    Et puis un instit parti 10 jours en classe découverte.

    Alors le vendredi, les élèves de l'instit enceinte ont été prévenus que pas de remplaçant...

    2 élèves ne sont pas venus.

    Les élèves de l'instit qui a eu un décès ont été prévenus que peu de chance d'avoir un remplaçant... 1/3 de la classe n'est pas venu.

    Bilan du matin? 56 élèves à répartir sur 6 classes. 9 à 10 élèves / classe, certains étaient sur un banc, avec le travail sur les genoux.

    L'après-midi, une enseignante était absente pour se rendre aux obsèques... 81 élèves à répartir sur 5 classes? Non, deux AVS ont gentiment accepté de garder les élèves de la classe au fond du couloir.

    La consigne syndicale? Mettre les enfants dans la cour, parce que sécurité non garantie.

    Euh... oui, mais 13 degrés, temps nuageux, du vent... 3 heures dehors, il y aura des déclarations d'accident en plus!

    Image associée

    Le lendemain, des classes sont en sortie. On recommencera. 4 classes pour accueillir 2 classes, ça doit tourner entre 9 et 13 élèves par classe.

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  • Avril - mai, c'est la période des inscriptions. Les gens défilent dans le bureau et salle des maîtres, en veux-tu, en voilà...

    Je devais partir en sortie, je prépare mes tickets de métro, je prépare ceux de la remplaçante de ma directrice,  et je la vois arriver.

    - Ah, Audrey, j'ai tes tickets de métro, attends, ils sont où? et je fouille mes poches. Je relève la tête, je vois l'air interloqué de ma collègue qui fait la direction, avec moi, et je me corrige:

    - Ah non, pas Audrey, Mélodie! (Audrey c'était la semaine dernière)

    Je regarde à nouveau ma collègue, et je vois qu'elle est désemparée... Je regarde plus attentivement la personne en face de moi qui me regardait d'un air ahuri...

    - Vous n'êtes pas Mélodie? Vous n'êtes pas la remplaçante?

    - Mais non, c'est une maman d'élève qui vient inscrire son enfant en CP pour l'an prochain!

    Ah oui... Définitivement, je ne suis pas physionomiste!


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  • Pourquoi je n'ai plus le temps?

    Il y a 10 jours, ma chère directrice devait manger chez nous. A 1/4 d'heure d'arriver, elle m'appelle pour annuler: elle venait de tomber, et attendait son mari pour aller aux urgences. Deux heures plus tard: péroné fracturé, 6 semaines de plâtre.

    Et....

    Pour la direction, il y a les commandes, les passages en 6ème à vérifier, les passages dans les autres classes, les inscriptions en CP...

    Ma collègue qui doit prendre l'intérim de direction, est jeune maman. On a donc négocié par mail avec l'inspecteur pour se partager le boulot (et surtout les deux journées de direction) même si on sait bien qu'une seule sera nommée et payée (et responsable - ce sera elle-)

    Lundi, jour de ma décharge de direction, j'ai eu une info préoccupante pour absentéisme, les inscriptions, les fiches de passage à récupérer, les inscriptions en cp, un gamin qui vient d'arriver dans l'école  mais en cm2 et donc il faut lui changer son affectation pour le collège de secteur.

    Mardi, jour de décharge de ma collègue, elle a eu à gérer une info préoccupante, un accident de travail d'une collègue, les inscriptions en CP, une mère sur les nefs qui a diffamé une collègue et les commandes. J'ai géré une situation d'attouchements sexuels dans ma classe, des inscriptions en cp, puis la rencontre avec le père de l'enfant auteur des attouchements.

    Jeudi, j'ai eu une sortie en matinée (où quand tu arrives,à 9h30, le gars t'annonce que non, il n'y a pas de réservation à ton nom, et puis ah si, il y en a une à 11h - et tu finis à 12h, tu vois mal comment tu aurais été stupide pour prendre un horaire si tardif, et puis ah si, c'est bon, c'est 10h), une réunion avec les collègues le midi,  j'ai rédigé l'information préoccupante pour les attouchements sexuels, rencontré les parents de la victime...

    Vendredi, j'ai eu une sortie en matinée (celle où ma collègue directrice devait faire chanter les enfants de nos deux classes, et moi, je n'y connais rien de rien en musique, même qu'une enfant m'a dénoncée à sa mère en disant que je ne connaissais pas les paroles des chants, et ce n'est pas tout à fait faux, on a emporté un cahier, mais ils sont monté sur scène, ont chanté, ensemble et sans fausse note, je crois, et sont redescendus sans que l'un ne tombe de l'estrade), puis ma collègue, à midi, m'a montré comment scanner des documents depuis le photocopieur, puis j'ai rappelé la famille de la gamine absente, différé l'envoi de l'info préoccupante, le temps d'enquêter pour savoir si elle est vraiment scolarisée ailleurs, ou en passe de l'être...

    Et lundi, je recommence, je suis à nouveau au bureau!

    J'avais dit à une brodeuse que mes élèves étaient tellement mignons cette année que je n'avais aucune anecdote à raconter? Ne vous inquiétez pas, je vais renouveler le stock!

     

    (image de Danger Ecole)

    Pourquoi?

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  • Quand c'est une gamine toute mimi qui écrit ça en production d'écrits... j'adore!

    Libéréééééée

    Je vous ai dit que j'ai une classe de 20 bisounours, cette année? Même pas d'anecdote à raconter, du coup! Rassurez-vous, on m'en a promis des terribles l'an prochain, à 28/29... Les anecdotes reviendront!

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  • On a du sel de déneigement, que la dame de service utilise sur le chemin pour accéder aux bâtiments...

    Non mais sérieusement? Il faut vraiment qu'il soit casher et halal, pour être balancé sur le bitume?

    Est-ce vraiment nécessaire?

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  • Imaginons qu'une élève soit absente deux jours, à cheval sur un week-end... (et que l'an dernier, ce soit l'élève avec beaucoup d'absentéisme, environ 50%, parents que l'on a prévenus que si ça se renouvelait... ce serait signalé aux services sociaux, en plus de l'inspection, élève avec d'énormes difficultés scolaires ... bref, une famille suivie)

    La maîtresse ne s'inquiète pas, elle se doute que, comme il y a piscine et que la petite a hurlé à la mort pendant 20 minutes sur les 30 dans l'eau, elle a dû trouver un moyen de ne pas y aller. Le 3ème jour, la voilà qui revient avec sa mère et son cartable. S'engage un dialogue avec la mère qui ne parle pas bien français:

    - M, pas là, malade, mal à la gorge, docteur...

    - Oui, vous l'avez emmenée chez le docteur qui l'a arrêtée...

    - M, pas piscine, mal à la gorge...

    - Montrez moi le papier, c'est le certificat médical? (qu'elle tenait à la main)

    La maîtresse regarde et voit l'ordonnance avec un antibio, donc la petite devait être malade pour de vrai.

    Si vous la ramenez à l'école, c'est que le docteur a dit qu'elle pouvait y aller donc elle ira aussi à la piscine cet après-midi.

    - Non, pas affaires...

    - Ah! Ben vous les rapportez à midi puisqu'elle repart avec vous manger. (Et zut, la maîtresse est certaine de ne pas la revoir l'après-midi)

    - Non, M, cantine!

    - Ah! Mais vous pouvez me rapporter ses affaires de piscine à la grille, à midi.

    - Voui, papa apporte.

     

    A midi, la maîtresse voit la maman avec un sac à la main, et cette maman annonce:

    - Piscine pas possible, M maison, moi travaille jusque 17h et papa rendez-vous hôpital après-midi, soeur école ...

    Imaginons que la maîtresse s'emporte un peu...

    - Je suis désolée, je ne vous crois pas. Un rendez-vous à l'hôpital ne se décide pas du matin au midi, et vous saviez que vous travailliez cet après-midi. -La maîtresse sort l'argument ultime:-  Si vous ne pouvez pas mettre M à l'école, je suis obligée de prévenir l'assistante sociale.

    - Noooooooon! (Sur le ton "non, pas la peine, on ne va pas en arriver là...)

    - Ben si, on vous avait prévenu que M doit venir à l'école, surtout que le CP, c'est très important...

    - Mais pas possible venir chercher M à quatre heures et demie. Quelle heure école finie?

    - 16h30.

    - Son visage s'éclaire. 16h30? Bien, possible!

    - Super! Et pour la piscine, vous aviez apporté ses affaires?

    Et là, la maman tend le sac à la maîtresse, avec les affaires dedans.

     

    Récupérer sa fille à quatre heures et demie, ce n'est pas possible.

    Mais à 16h30, ça va, c'est possible.


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  • Imaginons un petit Iranien qui devait arriver... Inscrit un jeudi...Arrivé le lundi suivant.

    Entre-temps, la maîtresse s'est débrouillée en faisant appel à la solidarité, pour obtenir une trousse,  de quoi la remplir, des porte-vues, un classeur, un cartable, un sac de sport et des vêtements de sport.

    Rendez-vous est pris avec l'enseignant chargé des enfants qui ne parlent pas français.

     Il doit venir le vendredi.

    La maîtresse et les enfants accueillent l'élève, essayent de l'intégrer au mieux... (Il y en a plusieurs qui sont arrivés dans l'école) La maîtresse parle anglais pour tout traduire, heureusement, il parle très bien pour ses 7 ans.

    Et puis le jeudi, la maîtresse apprend que l'enfant va peut-être partir, que le droit d'asile a été demandé, ou pas, etc...

    Et vendredi, l'enfant ne vient pas à l'école.

    L'association nous apprend que si l'asile a été demandé, il est reparti dans un autre hébergement et une autre école. Sinon, il a été renvoyé à Calais, ou Dunkerque... Mais en fait on ne sait pas.

    Pfuit! 3 petits jours et puis s'en vont.

     

     

     

    Mais d'autres vont arriver dans quelques semaines, vous pouvez les accueillir?

     


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  • Imaginons que j'ai un élève pour qui la maternelle avait demandé le maintien en GS.

    Il dénombre jusque 2, la comptine est stable jusque 3... Il connaît à peu près ses lettres mais n'entend pas les sons, ne comprend pas, et il a lé niveau d'un début MS en difficulté.. Mais le père s'est opposé au maintien:

    "MR est venu en France pour faire de grandes études après le bac. Il faut lui donner sa chance en CP."

    Il a une AVS 12 heures/semaine... Il n'a pas trouvé de place dans un SESSAD (structure médicale qui intervient dans l'école, sur le temps scolaire, quand le cas de l'enfant est lourd, pour éviter les allers-retours des parents chez divers spécialistes) mais lorsque la directrice de maternelle a appelé les SESSAD, aucune demande n'avait été faite pour cet enfant.

    La commission d'appel l'a fait passer en CP.

    Oui oui oui, il faut continuer d'espérer

     

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  • Imaginons une maman qui accompagne son enfant  Fiston-chéri-d'amour-merveille-de-la-nature, en classe le matin, toujours "un peu en retard" genre 5 minutes après le début des cours, minimum... et jamais le samedi...

    Imaginons qu'au moment d'arriver, l'enseignant soit en train de dire aux élèves "taisez-vous et faites l'exercice écrit au tableau"...

    Imaginons que la mère interpelle l'enseignant le soir, pour lui reprocher de ne pas avoir accueilli SOn enfant avec bienveillance le matin même.

    Imaginons que l'enseignant rappelle que passée une certaine heure, il y a retard, qui s'ajoute aux absences du samedi matin... que la mère rétorque que l'école n'est pas obligatoire, que c'est l'instruction qui l'est...

    Imaginons que l'enseignant finisse par répondre que "si vous n'êtes pas contente, ne le mettez pas à l'école"...

    Imaginons que ça se termine par un courrier au directeur avec information que la lettre sera transmise au DASEN (Directeur Académique des Services de l'Education Nationale, un cran au dessus de l'Inspecteur...)

    Étant donné que l'enfant (très gentil par ailleurs) ne soit pas dans son école de secteur, parce que la mère aurait fait des histoires dans son école... Vous croyez qu'on peut imaginer qu'il lui soit consillé de retourner dans son école?


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  • Imaginons un enfant, Fifille-chérie-d'amour-merveille-de-la-nature, qui a été testée par la psychoogue scolaire, qui a détecté une déficience.

    Imaginons l'enseignant qui organise avec le directeur une équipe éducative et aborde l'idée d'un maintien de Fifille-chérie-d'amour-merveille-de-la-nature , parce que, entre autres, elle ne sait pas encore lire et comprendre les nombres au dessus de 70, en CE2. (Domaine des milliers, en principe, pour vous donner une idée)

    Imaginons que la mère (séparée du père, le père n'étant pas venu) accepte le maintien.

    Imaginons que la fiche navette propose le maintien en CE2, et que les parents, au moment de signer, refusent...

    Imaginons que l'orthophonie réclamée depuis le CP ne soit toujours pas mise en place...

    Imaginons que le directeur apprenne dans une discussion informelle, avec des collègues, que l'école d'à côté va accueillir un enfant du même prénom que Fifille-chérie-d'amour-merveille-de-la-nature... en CE1!

     


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